Couchsurfing, une nouvelle manière de voyager

Article : Couchsurfing, une nouvelle manière de voyager
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30 juillet 2017

Couchsurfing, une nouvelle manière de voyager

Warning (1) : cet article s’adresse aux voyageurs en herbe curieux de tester une nouvelle expérience mais également à leurs parents hyper stressés (coucou papa et maman) qui ont besoin que quelqu’un les rassure.

Warning (2) : je ne parle dans cet article que de mon expérience personnelle, en gardant à l’esprit que d’autres pourraient avoir un point de vue différent.

Couchsurfing, un site de plus en plus fréquenté par les jeunes voyageurs. Credit : couchsurfing.com

J’ai toujours aimé voyager, poussée par l’envie de différence, de découvrir d’autres cultures, d’autres paysages, d’autres visions du monde. En m’inscrivant sur Couchsurfing, j’ai poussé cette curiosité à un autre niveau.

C’est après avoir lu plusieurs articles sur le sujet que j’ai décidé de me lancer et de m’inscrire sur le site Couchsurfing, en septembre dernier. Adepte des Blablacars, Uber et autres produits de l’économie de partage, il me semblait inévitable de découvrir le concept. Non, Couchsurfing n’est pas un site de rencontre, du moins pas dans le sens où on l’entend d’habitude, mais un « un service d’hébergement temporaire et gratuit, de personne à personne » (source : wikipédia). Concept imaginé en 1999 par l’américain Casey Fenton, Couchsurfing est depuis quelques années de plus en plus prisé par les « backpackers » toujours à la recherche de nouveaux moyens originaux et moins chers de voyager

Compléter son profil, révéler sa personnalité

Le principe est simple : il suffit de s’inscrire (gratuitement) sur le site, et de compléter son profil. Cette partie prend un peu de temps, l’idée étant qu’en lisant votre profil on puisse se faire l’idée la plus précise possible de votre personnalité. Les premières questions sont assez formelles, semblables à celles d’une candidature pour un emploi : on vous demande votre nom, âge, sexe, nombre de langues parlées, niveau d’étude, occupation, etc. Bien que toutes les cases ne soient pas obligatoires, elles donnent tout de même l’impression de passer un entretien d’embauche, et j’avais presque peur de ne pas être prise.

Une fois ces formalités accomplies, la suite ressemble plus à ce qu’on pourrait trouver sur un site de rencontre classique : centres d’intérêts, livres, musiques et films préférés, pays visités… La partie se corse lorsqu’on arrive à « À propos de moi ». On se retrouve alors face à un carré blanc censé incarner notre Âme, et il est alors judicieux de prendre une pause pour réfléchir avant de se lancer dans une diatribe philosophique enflammée du style « qui suis-je, d’où viens-je où vais-je », qui pourrait effaroucher vos compagnons internautes. Une fois cette réflexion terminée et tous les obstacles passés, hourrah ! Le profil est terminé. Il suffit maintenant seulement de choisir parmi trois types de « disponibilités »  : accepte des invités /  accepte éventuellement des demandes d’hébergement / n’accepte pas d’invités / souhaite faire des rencontres. Après réflexion, et vivant dans un dortoir donc dans l’impossibilité d’accueillir, j’ai coché « souhaite faire des rencontres », ce qui signifie que j’ai reçu tout au long de l’année des messages de voyageurs en balade à Taipei et souhaitant découvrir ses recoins cachés, les « bons plans » pour manger ou sortir… Une bonne manière aussi de redécouvrir sa ville !

Des expériences riches et diverses

Credit : @soof

La première fois que j’ai testé le Couchsurfing en lui-même ce fut à Tamsui, l’un des deux principaux ports de Taiwan, situé dans le Nord de Taipei. J’avais envie, d’ailleurs, de quitter la vie citadine le temps d’un week-end. Pour cela, il m’a suffit de rechercher sur le site les dates et le lieux souhaités, de lire le profil des hébergeurs et d’envoyer un message à ceux dont les intérêts semblaient rejoindre les miens. Coup de chance, j’ai trouvé quelqu’un pour m’héberger dans la journée. Attention, ce n’est pas un processus automatique : il n’est pas toujours facile de trouver quelqu’un disponible aux bonnes dates, les gens ayant aussi une vie à côté.

Ma première expérience de Couchsurfing a vaincu mes appréhensions et comblé mes espérances. Je suis restée une nuit chez deux taïwanaises qui m’ont emmenée dans un marché de nuit (très populaires à Taiwan) fréquenté uniquement par des locaux, dans un bar tenu par un de leurs amis où j’ai pu goûter aux bières taïwanaises et le lendemain m’ont montré les recoins secrets de la ville. Elles m’ont également initiée à la conduite de scooter, savoir que j’ai eu l’occasion de mettre en pratique à de nombreuses reprises depuis.

 Chaque nouvelle demande « acceptée »  signifie de nouvelles rencontres, de nouvelles expériences voire de nouvelles amitiés

Forte de cette expérience, j’ai retenté le Couchsurfing  plusieurs fois dans les mois suivants, sans jamais avoir de mauvaises surprises. À Tainan, dans le Sud de Taiwan, j’ai rencontré un américain hyperactif qui nous a emmené voir, cachés dans la campagne, les plus beaux temples de l’île. À Séoul, nous avons testé le Soju, alcool de riz coréen au goût doux et sucré. À Singapour, j’ai logé chez des indiens qui m’ont fait découvrir la gastronomie de leur pays, que je ne connaissais que très peu (croyez-moi, les petit-déjeuners indiens ravissent autant les pupilles que les papilles). Chaque nouvelle demande « acceptée »  signifiait de nouvelles rencontres, de nouvelles expériences voire de nouvelles amitiés.

Car accepter d’héberger des inconnus signifie qu’on est prêts à découvrir des cultures différentes et à partager son quotidien, qu’on espère entrevoir, le temps de quelques nuits, un nouvel univers. Rien à voir avec les maisons d’hôtes : le «couchsurfer ne paie rien, il est là en tant qu’invité et porte une responsabilité, celle de partager son monde et de donner envie de le découvrir. Chaque expérience est différente : certains hôtes passent du temps avec leur locataire, d’autres les laissent libres de leur temps ou ont des impératifs à remplir (rendez-vous, travail…), d’autres encore s’improvisent guides et se font un devoir de présenter à leurs invités les lieux incontournables de leur ville, leurs amis, leurs soirées…

Chaque expérience est différente et c’est là que réside la beauté du Couchsurfing. Une fois le séjour terminé, le site envoie un (ou des milliers) d’e-mail à chacune des parties, logeur(s) et logé(s), pour les pousser à écrire un « avis » sur leur voyage : l’hôte était-il sympathique ? Sa maison propre, conforme à l’offre ? Le voyageur était-il respectueux ? Avez-vous passé un moment agréable ? Aussi étrange qu’il semble de devoir « noter » une personne que vous avez la plupart du temps à peine connu, cette formalité donnera aux autres couchsurfeurs plus d’informations pour choisir leur hôte ou accepter une demande. Et pas de ruse possible : impossible de voir l’avis qu’on a rédigé sur vous si vous n’en n’écrivez pas un vous-même. Ce système permet également de rassurer les parents (ou les amis) stressés, qui seront alors sûrs de ne pas vous laisser vous jeter dans les bras d’un psychopathe fétiche des pieds.

Alors, dormir chez des inconnus ? Dites OUI !

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